Le piège des calories liquides

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Depuis 2004, l’OMS a adopté une stratégie mondiale pour l’alimentation, l’exercice, et la santé avec pour objectif la lutte contre l’obésité et toutes les maladies liées à un mauvais régime alimentaire.

Il s’agit de « maladies non transmissibles liées au style de vie » et l’on nomme, outre l’obésité : le diabète, les maladies cardiovasculaires, le cancer, l’ostéoporose, la malnutrition, et les infections dentaires. On affirme que ces maladies représentent 47% des maladies dans le monde et que d’ici 2020, leur impact dépassera celui combiné des maladies infectieuses telles que la malaria, la tuberculose, et le sida.

Le XXe siècle s’est chargé de lutter contre les maladies transmissibles en alliant à une éducation à l’hygiène, les antibiotiques et les vaccinations. Ces efforts ont favorisé une espérance de vie record qui est déjà en train de nous filer entre les doigts !

C’est l’état d’alerte ! Au moment même où l’on croyait avoir atteint le but, les statistiques nous martèlent de prédictions dévastatrices : « La progression rapide de l’obésité depuis 15 ans va finir par effacer cet acquis (une espérance de vie de 78 ans) si rien n’est fait au plan de l’alimentation et de l’activité physique1. » On a sonné le tocsin : le monde compte maintenant plus de personnes en surpoids que de personnes qui souffrent de la faim ; le coût socio-économique des maladies non transmissibles est vertigineux ; les maladies infectieuses ne sont plus la première cause de décès dans le monde… Tous les experts prévoient une dégradation de la situation « à moins que des actions importantes ne soient entreprises2. »

L’OMS avec sa stratégie invite les gouvernements et l’industrie à préconiser une nourriture moins grasse, moins salée, moins sucrée, accompagnée de 30 minutes d’exercice modéré quotidien. Mais jusqu’à présent, il semble que tous les efforts pour vaincre l’obésité sont un échec, et ce phénomène propre à la deuxième moitié du XXe siècle, continue de se répandre tout autour du monde. On parle aujourd’hui d’une épidémie aux proportions pandémiques.

Vous voulez VAINCRE L’OBÉSITÉ chez vous, chez vos enfants, chez vos patients ? LE Dr Élisabeth COLMANT dans son livre ENFIN MINCE vous offre les résultats de sa pratique en endocrinologie et nutrition sur plus de 4500 patients obèses définitivement libérés. C’est une lecture fascinante, libératrice, efficace.

Mais tout de suite je vous propose un truc tout simple : Ne manger que des calories solides. Vous froncez les sourcils, vous ne comprenez pas ?

« Il ne mange que du boire » était autrefois la réflexion triste d’une femme constatant que son mari, au lieu de manger du pain, buvait du vin.

Boire ses calories au lieu de les manger, les avaler au lieu de les mastiquer est le propre de la toute première enfance : en 6 à 9 mois, grâce à des repas multiples de lait maternel exclusivement, le bébé triple son poids de naissance. Pourtant ce schéma alimentaire à base de calories liquides et bues doit rapidement céder la place à des calories solides et mangées si l’on veut que l’enfant continue à grandir et à se développer harmonieusement. L’adulte qui continue à boire ses calories s’attarde dans son enfance et raccourcit sa vie.

Culturellement, le lait en Amérique, le vin en Europe, sont du boire que l’on mange au détriment du pain, des légumes, et des fruits. Une tasse de lait écrémé a 90 calories ; une tasse de lait entier en a 160. Un verre de vin sec a 90 calories ; un verre de vin doux en a 140. (Avez-vous compté le nombre de verres – et de calories – qui se boivent à un cocktail en fin de journée suivi d’un repas copieux au restaurant ?)

Les slogans puissants, la publicité agressive, et les rapports fracassants d’études scientifiques financées par les industries laitières et vinicoles ne manquent pas d’être efficaces, mais ils sont insuffisants pour ralentir la croissance et l’expansion de l’industrie des sodas et des boissons douces régulières et diététiques. Les experts qui scrutent les chiffres relèvent qu’en 1975, il se buvait en Amérique 101 litres de sodas par an et par personne, 64 litres en Allemagne, et 14,6 litres en France, ceux-ci s’ajoutant à ses 220 litres de vin par personne et par an. En 1994, la consommation des sodas en Amérique a atteint 185,5 litres par personne et par an, et elle ne cesse d’augmenter dans toutes les tranches d’âge, particulièrement chez les petits enfants encore au biberon. L’Amérique a commencé à bouder le lait et à flirter avec le vin… mais sa véritable passion demeure les sodas, ces boissons sucrées à base de caféine. (Seulement 5,5 % des boissons douces sont des sodas diététiques sans caféine.)

En 2013, cette consommation a encore augmenté, et augmente toujours, non seulement en Amérique, mais partout autour du monde. Faisant écho à l’ancienne expression « ne manger que du boire », les nutritionnistes déplorent maintenant qu’une calorie sur cinq dans le régime américain est une calorie liquide3. Les Américains consomment en moyenne deux canettes de sodas par jour, mais les nombreux individus accros boivent de 8 à 14 canettes de sodas par jour… Faisons le compte : une canette c’est 140 calories ; deux canettes c’est 280 calories ; huit canettes c’est 1120 calories ; 14 canettes c’est 1960 calories… Ces quantités vous semblent gonflées ? C’est l’été. Ce sont les vacances. Il fait chaud… Faites le compte !

Il est impossible de trouver calories plus vides, plus sournoises, plus grossissantes.

Selon une étude faite par des chercheurs de l’université Harvard en 2003, le niveau de consommation des boissons sucrées, par les enfants de nombreux pays, est une sérieuse source d’inquiétude. « Chaque canette de boisson sucrée consommée en plus de la moyenne des deux canettes par jour augmente le risque d’obésité de 60%. » En 2008, David Paterson, le gouverneur de New York, a déclaré que ce que le tabac a fait à la santé de nos parents, l’obésité le fera à nos enfants.

Une cause fondamentale de l’obésité reste très simplement l’excès de calories. Que les calories proviennent des lipides, des protides, ou des hydrates de carbone (glucides) raffinés ou complexes, celles qui sont inutilisées, celles qui restent, seront obligatoirement transformées en graisses. Une partie des ces graisses flottera dans le sang pour finir par tapisser et boucher les artères, et une autre aboutira à la banque centrale des graisses située autour de la taille et dans ses filières désagréables qui déforment la silhouette de la tête aux pieds.

Faisons un peu de mathématiques :

Pour faire un demi-kilo de graisse, il faut absorber 3500 calories en trop.

Supposons que vous mangiez correctement et que vous mainteniez un poids santé, combien de jours vous faudra-t-il pour boire un demi-kilo de plus ?

Disons que vous ne buvez que deux canettes de soda par jour, soit 280 calories.

Divisons 3500 calories par 280 calories. Nous obtenons 12,5 jours.

Douze jours et demi pour grossir d’un demi-kilo ! En un an, vous auriez gagné 14,6 kilos ! Point n’est besoin de plus de preuves : boire ses calories est un mode alimentaire périlleux passé le sevrage. Ajoutez à cela le vin, la bière, les boissons lactées, les jus de fruit (un verre de jus d’orange contient 110 calories), les cafés avec crème et sucre… Êtes-vous encore surpris de ne « rien » manger et d’être gros ? De vous priver de « tout » et de rester gros ?

Alors que faire ? C’est simple : passez 12,5 jours à manger à votre faim MAIS à ne boire que de l’eau. (Nous avons besoin de deux litres et demi d’eau par jour pour maintenir une bonne hydratation.) L’eau est un liquide certes, mais tous les liquides ne sont pas de l’eau. L’eau est l’unique liquide dont notre corps a un besoin exclusif. L’eau est l’irremplaçable, l’incontournable, l’indispensable liquide sans sucre, sans sel, sans acide phosphorique, sans caféine, sans alcool, sans colorant, sans additifs alimentaires, et SANS CALORIES.

Les calories liquides sont de perfides traitres. Pour une minceur sans souffrance, sérieusement, ne buvez que de l’eau.

En ce mois d’août, mois de chaleur, mois de congé, je vous invite à une lecture qui peut sauver votre vie et celles des vôtres : ENFIN MINCE. Vous approfondirez le sujet des calories liquides ou vides, au chapitre 13. C’est garanti, il vous portera chance.

Danièle Starenkyj© 2013 www.publicationsorion.com

Références

1.2.3. Voir le chapitre Le phénomène des calories vides par Danièle Starenkyj dans le livre ENFIN MINCE du Dr Élisabeth Colmant, Orion, 2010.

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