L’iode : une arme oubliée contre les virus

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Chers lectrices et lecteurs, alors que, tout comme vous, je suis confinée chez moi avec mon mari, je ne cesse mes recherches sur des moyens de prévention de la COVID-19.

J’ai découvert un article du Dr David Derry qui m’a fascinée et m’a rappelé des souvenirs de mon enfance : la fameuse bouteille de LUGOL, une solution d’iodure de potassium iodée ou encore eau iodée qui doit son nom au médecin Jean Lugol (1788-1851).

Je me permets donc de vous soumettre le résumé (Abstract) de l’article du Dr David Derry publié en 2009, six ans après la pandémie du SRAS, dans la revue Thyroid Science(1).

→ « Après la pandémie de grippe de 1918, qui a tué environ 30 millions de personnes, les gouvernements ont financé des recherches sur les causes de la pandémie.
→ Pendant 25 ans, les virus de la grippe ont été isolés, et des méthodes pour les tuer avec différents agents ont été découvertes.
→ L’iode a été l’agent le plus efficace pour tuer les virus, en particulier les virus de la grippe.
→ On a découvert que l’iode en aérosol tuait les virus dans les brouillards pulvérisés, et que les solutions d’iode étaient tout aussi efficaces.
→ En 1945, Burnet et Stone ont découvert que le fait de mettre de l’iode sur le museau des souris empêchait ces dernières d’être infectées par les virus vivants de l’influenza vaporisés dans les chambres où on les enfermait ensuite.
→ Ils ont suggéré que l’imprégnation des masques avec de l’iode aiderait à stopper la propagation du virus.
→ Ils ont également recommandé que le personnel médical dispose de salles traitées à l’aérosol d’iode pour l’examen et le traitement des patients fortement infectés*.
→ Les méthodes actuelles de traitement de l’infection grippale sont l’isolement, le lavage des mains, les médicaments antiviraux et les vaccinations. Toutes ces méthodes peuvent être améliorées en y incorporant de l’iode.
→ Lorsqu’ils sont imprégnés d’iode, les masques deviennent beaucoup plus efficaces, et le lavage des mains est plus efficace lorsqu’il est effectué avec des solutions d’iode faibles.
→ Les techniques d’isolement associées à l’iode en aérosol les rendraient plus sûres pour les patients, le personnel médical et toutes les personnes travaillant avec le public.
→ Les autorités de santé publique pourraient organiser la distribution de l’iode et en même temps éduquer le public sur l’utilisation efficace de l’iode. → L’iode oral pourrait également stimuler les mécanismes de défense de l’organisme dans les muqueuses buccales et respiratoires supérieures.

→ Conclusion : L’iode incorporé dans les masques, les solutions, les aérosols et les préparations orales pourrait contribuer à tuer les virus de la grippe et à lutter contre la pandémie de grippe H1N1. »

Voulant m’assurer que l’iodure de potassium et les autres formes d’iode étaient encore utilisées en médecine, j’ai continué mes recherches et j’ai consulté des articles datant de 2011 à 2019 confirmant l’action bactéricide et virucide de l’iode.

Je vous en cite cinq :

1. Renforcement des défenses antivirales des muqueuses respiratoires** par l’oxydation de l’iodure, Am J Respir Cell Mol Biol, octobre 2011.

2. L’augmentation de la concentration d’iodure dans les sécrétions des voies respiratoires** est associée à une réduction de la sévérité de la maladie due au virus respiratoire syncytial, Am J Respir Cell Mol Biol, février 2014.

3. Les produits de lavage et de friction pour les mains à base de polyvidone iodée ont démontré une excellente efficacité virucide in vitro contre le virus Ebola et la vaccine Ankara modifiée, le nouveau virus test européen pour les virus à enveloppe, Inf Dis, septembre 2015.

4. Efficacité de l’administration orale d’iodure de sodium pour prévenir le complexe des maladies respiratoires bovines***, J Vet Intern Med, 2018.

5. Gestion et contrôle des maladies infectieuses avec la polyvidone iodée, Infectious Diseases and Therapy, 2019.

* En 1955, Gershenfeld L., publiait un article sur l’iode en tant qu’agent virucide. Il proposait que la vapeur d’iode soit un moyen pratique de limiter les infections à l’intérieur des bâtiments pendant une épidémie de grippe (influenza), et signalait que des élèves dans des salles de classe avaient été protégés de la grippe par une thérapie à l’iode en aérosol, l’iode en aérosol étant également efficace contre le virus de la grippe fraîchement pulvérisé.

** Un apport alimentaire optimal en iode est très important Une fois la thyroïde saturée, l’iode peut aller se fixer dans les glandes salivaires, les sécrétions nasales, et les poumons qui tous sécrètent du mucus qui contient de l’iode. (La muqueuse de l’estomac capte l’iode du sang et le sécrète dans les cavités de l’estomac, ce qui lui permet de tuer bactéries et virus qui pourraient s’y trouver.) L’iode participe ainsi à un système intégré complexe qui protège les humains des invasions virales ou bactériennes par les voies orale, nasale et gastro-intestinale.
MAIS ce système, pour être pleinement efficace, dépend absolument sur un apport alimentaire optimal en iode.

CONCLUSION

L’iode fait partie de la liste des produits essentiels d’usage médical de l’Organisation mondiale de la santé (liste mise à jour en avril 2013). Pourquoi ? Une forte activité virucide de l’iode sous ses différentes formes (dont la polyvidone iodée) a été observée contre des virus très préoccupants au niveau mondial, notamment l’hépatite A et la grippe, ainsi que les coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient et du syndrome respiratoire aigu soudain. On ne connaît pas de cas de résistance à l’iode, et cela probablement à cause de sa très large activité antimicrobienne : virus enveloppés et non enveloppés dont Ébola, MERS, SARS-coronavirus, les virus de l’influenza et les virus Entérovirus 71 et Coxsackievirus A16.

Alors, l’iode pourrait-il avoir sa place dans la prévention de la COVID-19 ?

RÉFÉRENCE

1. David Derry, Iodine: The Forgotten Weapon Against Influenza Viruses, Thyroid Science, 4, 9: R 1-5, 2009.1,210 vues

© 2020 Danièle Starenkyj

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